PRÉSENTATION

Bonjour à tous,
nous sommes Anaïs, Ophélie et Caroline, trois élèves de 1ère S au Lycée Saint Joseph de Châteaubriant en Loire Atlantique. Dans le cadre des TPE (septembre 2014 à mars 1015), nous avons choisi de créer ce blog sur le rouge à lèvres en tant que production. Nous avons décidé de travailler sur ce thème car nous aimons tout ce qui se rapporte à la cosmétique et nous voulions un sujet qui concerne une grande partie des femmes. 
Tout au long de la lecture de ce blog, nous répondrons à notre problématique qui est : 
"Quelles peuvent être les conséquences de l'utilisation du rouge à lèvres ?".
Vous pourrez découvrir plusieurs parties, comme par exemple : l'histoire du rouge à lèvres, les différents composants, les risques ainsi que deux expériences que nous avons réalisées, un "Do It Yourself" et vous pourrez de plus,  apprendre que ces petits bâtonnets peuvent parfois cacher des produits qui sont nuisibles pour notre santé. 

HISTOIRE DU ROUGE Á LÈVRES

  Le physicien arabe Aboulcassis a inventé le rouge à lèvres solide au Xème siècle (moment où en Europe le maquillage était banni par l’Église), mais les femmes commencent à se colorer les lèvres à partir de la civilisation mésopotamienne, avec un mélange de pierres semi-précieuses broyées. Dans l’Antiquité, de nombreuses maladies sont apparues à cause de préparations à base d’algue, d’iode et de brome (élément liquide, rouge brunâtre, à vapeurs suffocantes).  C'est à partir du XVIème siècle qu'on commence à utiliser des mélanges de cire d'abeille et de colorants naturels, ingrédients (bio) toujours utilisés aujourd'hui dans les préparations de rouge à lèvres. La marque Guerlain commercialise ses premiers bâtons de rouge dans les années 1870. Le produit se présente alors dans des petits boîtiers en métal. C’est en 1920 qu’apparaît le tube de rouge à lèvres comme on le connaît aujourd’hui, Elizabeth Arden est la première marque à proposer des rouges de différentes couleurs. Hazel Bishop créer les premiers rouge à lèvres ayant une tenue parfaite et durable (dit intransférable) en 1950. En 1970 le rouge à lèvres apparaît dans des couleurs originales comme le bleu, le vert… Le noir est quant à lui très populaire dans les années 80. Depuis le rouge à lèvres connait de nombreuses modifications et ne cesse d'être amélioré. 



QU'EST CE QUE LE ROUGE À LÈVRES ?

Le rouge à lèvres est un produit cosmétique, utilisé à l'origine pour embellir et mettre en valeur les lèvres d'une femme (les redessiner, réduire ou amplifier leur contour), et a aujourd'hui différentes fonctions, en plus de celles-ci, comme par exemple la protection des lèvres contre les U.V, l'hydratation des lèvres, etc...
Généralement, les rouges à lèvres (qui ne sont pas bio) contiennent les mêmes composants mais ils peuvent varier suivant leur fonction.

Les différents constituants d'un rouge à lèvres sont : 
  •  Des cires (comme le candelilla, le carnauba, le jojoba, la cire d'abeille)  qui ont pour but de rendre le rouge à lèvres plus ferme (solide) sans pour autant gêner son application. Plus le rouge à lèvres contiendra de cires, plus il sera ferme. Les cires peuvent être d'origine animal, végétale ou synthétique.
Cire de Carnauba                    Cire d'abeille jaune
  • Des excipients appelés graisses (comme l'ester de glycérine, l'ester myricique) qui inégalement dosés rendent le rouge à lèvres plus crémeux (qui a la consistance de la crème) et mou (qui se déforme facilement au toucher).
  • Des huiles (comme le ricin, le beurre de karité et de cacao) qui permettent la répartition homogène des pigments et permettent aussi de rendre les lèvres brillantes.
Huile végétale de Macadamia        Beurre végétal de Karité Nilotica
  • Des vitamines E (qui permettent la protection de la membrane de toutes les cellules de l'organisme) et des vitamines C (antioxydants qui empêchent l'oxydation d'autres substances chimiques), elles servent à la conservation des rouge à lèvres. Ces vitamines sont issues des huiles végétales.

Vitamine E
  • Des conservateurs pour éviter la dégradation du rouge à lèvres et l'apparition de microbes.
  • Des anti-UV (comme le dioxyde de titane et l'oxyde de zinc) pour protéger le produit.
  • Les parfums sont utilisés pour masquer quelques éventuelles odeurs résiduelles et pour rendre son utilisation plus agréable (on peut cité par exemple les huiles essentielles, les parfums utilisés sont surtout des odeurs fruités). 
Extrait aromatique coco et fraise des bois.
  • Des colorants ou mica (minéral brillant et feuilleté) pour apporter une couleur au rouge à lèvres, comme l'oxyde de fer (nanoparticules : pigments noir, rouge, marron, orange et jaune), ou encore le phosphate de manganèse (jaune et rose).
Pigment minéral Oxyde rose, Mica naturel Cuivre et Beige nude.
Dans le prochain article,  nous réaliserons une expérience dans le but de comparer les colorants de deux rouges à lèvres ayant une teinte identique mais de marques différentes.

EXPÉRIENCE 1 : CHROMATOGRAPHIE SUR COUCHE MINCE

Tout d’abord nous avons choisi de réaliser une chromatographie sur couche mince, car cette méthode, qui est facilement réalisable, pourrait nous permettre de révéler les différents composants mis en solution (provenant d'un rouge à lèvres) mais nous l'utilisons ici pour comparer les colorants de deux rouges à lèvres de couleur similaire mais de marques différentes. 

Voici le matériel utilisé :
  •     rouge à lèvre Yves Rocher (O)
  •   1 rouge à lèvre Clarins (A)
  •   2 tubes à essai
  •   cuve à bain marie
  •    1 spatule
  •    2 tubes capillaires
  •    1 plaque de chromatographie
  •    1 lampe U.V.
  •    1 bécher
  •    1 verre de montre 
  •    Solvant : cyclohéxane, acetate d’éthyle, ammoniaque

Protocole expérimental :

  •   Pour commencer, à l’aide d’une spatule, nous prélevons un morceau de  chaque rouge à lèvres que nous mettons dans 2 tubes à essai différents.
  •  Nous mettons ensuite les deux tubes à essai dans la cuve de bain marie afin que le rouge à lèvres soit à l’état liquide.
Tubes à essai dans le bain marie
  •  Après avoir attendu plusieurs minutes, nous avons prélevé une petite quantité de chaque rouge à lèvres à l’aide de tubes capillaires que nous avons ensuite déposés sur le trait de jauge d’une plaque de chromatographie.
  •   Puis nous avons placé cette plaque dans un bécher contenant le solvant suivant : un mélange de cyclohéxane, d’acétate d’éthyle et d’ammoniaque, sans oublier de recouvrir le bécher d’un verre de montre.                                                                                                     
    Plaque de chromatographie placée dans le bécher.
  •  Une fois que la phase d’élution est terminée, nous retirons la plaque de chromatographie du bécher, nous la sèchons à l’aide d’un sèche cheveux (ou à l’air libre) et nous la plaçons sous une lampe U.V. pour identifier les différentes tâches et ainsi repérer les colorants communs aux deux rouge à lèvres. 
Plaque de chromatographie sous lampe U.V.
Comme le résultat n’était pas très concluant, nous avons décidé de dissoudre les rouges à lèvres à l’état liquide avec de l’alcool pour réaliser une deuxième chromatographie. 


Deuxième chromatographie sur couche mince réalisée
Grâce à celle-ci nous avons pu remarquer une tâche commune (alignée horizontalement) aux deux rouges à lèvres ce qui correspond à un colorant commun. Mais nous avons aussi pu voir deux tâches à différents emplacements. Ce qui nous permet de dire que deux rouges à lèvres de marque différentes ayant la même teinte non pas forcément les mêmes colorants et qu'ils ne sont donc pas composés de la même façon.

LES EFFETS DE CES COMPOSANTS

Les composants d'un rouge à lèvres agissent différemment sur les lèvres, la plupart du temps ils sont présents afin de leur apporter soin et beauté, mais il est aussi possible que certains de ces composants entraînent des effets secondaires indésirables.
  • Les bienfaits de ces composants :
- Les cires ont pour rôles de créer un film protecteur sur les lèvres.
- Les huiles comme le beurre de Karité et l'huile de macadamia sont présents afin de protéger la peau (exemple : les méfaits du soleil), d'adoucir, de nourrir, de restructurer et de régénérer les peaux abîmées. Elles peuvent être utiles pour les peaux fragiles et pour traiter les gerçures et crevasses.
- Les vitamines comme la vitamine C ont pour but de lutter contre le vieillissement de la peau
- Les anti U.V tel que l'oxyde de zinc qui est un écran naturel, et sont aussi présent pour protéger des rayons du soleil, d'où leur nom.
  • Les risques de ces composants :
- Les huiles et cires issues de la pétrochimie (science qui utilise des composés chimiques de base issus du pétrole afin de permettre la fabrication de composés synthétiques différents que l'on peut trouver dans la nature ou non) ne sont pas toxiques pour la peau mais peuvent être source de danger car une fois avalés, ces ingrédients s'accumulent dans le foie. Lorsque les huiles et cires contiennent trop de paraffine, les lèvres ne cessent de se dessécher et ont donc besoin d'hydratation plus régulièrement . De plus, ces ingrédients peuvent provoquer des occlusions et un ralentissement de la respiration cutanée.  
- Les conservateurs comme le phénoxyéthanol (concentration maximale fixée à 1%) et les parabènes qui sont d'origine chimique et qui sont autorisés dans les produits cosmétiques peuvent entrainer des allergies. Ces deux substances permettent d'éviter la prolifération bactérienne. Cependant, certains conservateurs moins allergènes peuvent être aussi utilisés. 
- Les fragrances (parfums ayant une odeur agréable) peuvent causer des nausées et des maux de têtes. Certaines allergies, gerçures ou dermatites peuvent être dues aux fragrances artificielles. 
- Les colorants azoïques sont des pigments colorés fabriqués par synthèse chimique. Certains pigments de synthèse peuvent notamment contenir des métaux lourds qui peuvent entrainer des allergies.
- Le plomb (qui est un métal lourd) est contenu dans une grande majorité de rouge à lèvres et ce neurotoxique est un risque pour les femmes enceintes, il peut effectivement causer des vertiges, de la fatigue, des migraines ou même des douleurs abdominales. Mais ce n'est malheureusement pas le seul métal lourd que l'on peut trouver, les rouge à lèvres peuvent en effet contenir du plomb, de l'aluminium, du chrome, etc. mais ces substances sont présentes en très faibles quantités et c'est donc difficile de s'en apercevoir car ces ingrédients ne sont jamais indiqués sur l'emballage. 
- Les filtres solaires de synthèses agissent parfois comme des hormones et franchissent la barrière cutanée. 

De plus, nous pourrions rajouter qu'un rouge à lèvres d'une marque de luxe (tel que Dior, Chanel, Marc Jacobs, etc..) n'est pas plus sain qu'un rouge à lèvres de premier prix car le prix d'un rouge à lèvres augmente en fonction de l'importance qu'on lui accorde (publicité, packaging, vente en boutique ou en ligne, égérie qui promeut le produit) et les marques se procurent les différentes matières premières chez les mêmes grossistes. 

EXPÉRIENCE 2 : RÉVÉLATRICE DU PLOMB

D'après des études réalisées, certains rouges à lèvres contiennent des métaux lourds (tels que le plomb, l’aluminium, le chrome, le cadmium,...) et sont donc nocifs pour la santé. Certes, nous pouvons retrouver seulement quelques traces de ces composants mais ils dépassent en général la quantité limite recommandé pour la santé.


En tant que seconde expérience, nous avons choisi de réaliser une mise en évidence du plomb dans les deux rouge à lèvres à l’aide de l’iodure de potassium. 

Voici le matériel utilisé :
  • Tubes à essai  
  • Spatules
  • Iodure de potassium
  • Alcool
  • 1 rouge à lèvres Yves Rocher (O)
  • 1 rouge à lèvres Clarins (A)
  •  Nitrate de plomb

Protocole expérimental :  


Nous utilisons les deux rouge à lèvres fondus précédemment auxquels nous ajoutons de l’alcool afin d’obtenir une solution liquide. 

Rouge à lèvres A dissous dans de l'alcool.
Rouge à lèvres O dissous dans de l'alcool.

Nous avons besoin :
  •  d'un autre tube à essai qui nous servira de témoin dans lequel nous retrouvons du nitrate de plomb que nous ferons réagir avec du iodure de potassium.

Ion iodure en réaction avec l'ion plomb.
Nous remarquons un précipité jaune lorsqu’il y a une réaction entre l’ion iodure (Iˉ) et l’ion plomb II (Pb2+).
Ceci nous permet de constater qu’il y aura un précipité jaune dans les solutions de rouge à lèvres s’ils contiennent du plomb.
  • de deux tubes à essai qui nous servirons à mettre un peu de chaque solutions de rouge à lèvres que nous ferons réagir avec du iodure de potassium.
Solutions de rouge à lèvres A (gauche) et O (droite) en réaction avec l'ion plomb.
Nous remarquons que seul le rouge à lèvre ayant la formation d’un précipité jaune est le rouge à lèvres Yves Rocher.
  •  d'un tube à essai avec de l’alcool que nous ferons réagir avec de l’iodure de potassium.
Alcool en réaction avec l'iodure de potassium.
 Dans ce tube à essai, nous ne retrouvons aucune formation de précipité jaune, ce qui nous permet de dire que l’alcool n’influence pas la présence de plomb dans les deux solutions utilisées.
  •  d'un tube à essai qui contient seulement la solution de rouge à lèvres Yves Rocher avec de l’alcool. 
    Solution du rouge à lèvres O en présence de l'alcool

    En comparant celui-ci avec celui qui contient, en plus, de l’iodure de potassium, nous remarquons une nette différence de couleur qui nous permet de dire que, seul le rouge à lèvres Yves Rocher contient du plomb.


RÉALISATION D'UN ROUGE À LÈVRES

Nous avons choisi de réaliser un rouge à lèvres bio en suivant la recette d'une professionnelle ayant un site internet et une chaîne YouTube : " Aroma Zone ". 




Voici les différentes étapes de la réalisation de notre rouge à lèvres 

Pour commencer, nous mettons 3,6 g d'oxyde rose et 3,6 g d'huile de macadamia bio dans un mortier. 


Puis à l'aide d'un pilon, nous écrasons la préparation afin d'obtenir un mélange homogène. 



Ensuite, nous transférons le mélange obtenu dans le bol pour y ajouter 8,8g de macérat huileux de vanille


Pour continuer, nous ajoutons 2,2 g de beurre de beurre de karité bio ainsi que 1,6 g de cire d'abeille jaune bio puis 1,2 g de cire de carnauba


Ensuite, afin de faire fondre le tout, nous mettons le bol au bain marie.


Une fois que la préparation est totalement fondue, nous posons le bol sur la balance afin de pouvoir ajouter 2,2 g de mica cuivre. Nous ajoutons ensuite 20 gouttes d'extrait aromatique de fraises des bois pour donner un parfum au rouge à lèvre ainsi que 2 gouttes de vitamine E. Nous mélangeons ensuite le tout. Nous vérifions également que la préparation est chaude et liquide pour pouvoir la couler dans le moule.


Nous procédons ensuite au coulage du mélange. 


Enfin, nous mettons notre rouge à lèvres au congélateur pendant 15 minutes pour ensuite le démouler. Voici alors le résultat final.




CONCLUSION

Durant la lecture de ce blog, vous avez pu découvrir les différents aspects que nous cache le rouge à lèvres, et ainsi comprendre que l'utilisation d'un rouge à lèvres peut causer des effets secondaires inattendus tels que des allergies, des nausées, des dessèchements des lèvres, etc.. et que l'accumulation de tous ces effets peut causer d'importantes maladies comme le cancer. D'après le site http://www.cancer.ca, "des études démontrent que l’exposition à certains types de plomb peut causer le cancer chez les humains. Le plomb est toutefois présent dans l’environnement, à la fois de façon naturelle et en raison de l’activité humaine. On en retrouve de très faibles concentrations (traces) dans plusieurs substances.".


Il est donc préférable d'utiliser des rouges à lèvres bio même s'ils n'ont pas la même couvrance, la même conservation et un choix de teintes plus limité. 

Dans notre prochain blog, nous évoquerons les conséquences de l'utilisation du mascara sur les yeux et les paupières. 

Merci à vous d'avoir prêté attention à notre publication. 

Anaïs, Ophélie et Caroline.